Le président de l’ACI, Ariel Guarco, a été l'un des principaux intervenants du Forum mondial de l’Économie Sociale, qui s’est tenu en ligne du 19 au 23 octobre.
Organisé par l’Institut National de l'Économie Sociale du Mexique (INAES), le Forum Mondial de l’Économie Sociale a réuni des participants d’une centaine de pays du monde. Pendant cinq jours, ils ont suivi un programme composé de 35 sessions sur le rôle de l'économie sociale et solidaire dans le développement durable et inclusif.
Plusieurs représentants de l’Organisation des Nations Unies, de l’OCDE et de l’Union européenne sont également intervenus lors de cet événement.
« Les coopératives naissent des besoins et des aspirations de groupes d’individus ancrés dans un territoire », a déclaré M. Guarco. « Comme toutes les expériences de l’économie sociale et solidaire, elles sont le fruit d’initiatives locales visant à répondre aux intérêts locaux. »
Lors de son intervention, Ariel Guarco a exposé le rôle de l’ACI en tant que porte-parole du mouvement coopératif mondial regroupant trois millions de coopératives et un milliard de membres. « Si je devais résumer les 125 ans d’action de l’ACI, je dirais qu’elle a contribué, en tant que réseau mondial, à améliorer les conditions de développement des coopératives locales », a déclaré M. Guarco.
Lors d'une table ronde sur l’action locale face aux défis d’ampleur mondiale, M. Guarco a préconisé la réforme des cadres réglementaires nationaux pour soutenir les entreprises qui axent leurs efforts sur le développement durable. Il a également encouragé les représentants de l’ONU, de la Commission européenne et de l’OCDE à parvenir à un consensus, dans ce contexte de crise du Covid-19, sur l’adoption requise de règles favorables pour les coopératives.
« Ces questions doivent être débattues à l'échelle locale et il faut montrer que l’investissement dans l’économie sociale est nécessaire pour chacun », a-t-il ajouté. « Il ne s’agit pas simplement de promouvoir la solidarité auprès des plus vulnérables. Il s’agit de promouvoir la coopération en tant que modèle économique essentiel au développement durable. »
M. Guarco a également expliqué qu’il fallait reconstruire l'économie après le Covid-19, en accordant la priorité à l'économie circulaire, aux énergies renouvelables, à l’économie verte, au secteur du care, à l'économie numérique et à l'agroécologie.
Les participants ont également pu assister à l'intervention d’Antonella Noya, analyste principale de politiques et responsable du Forum OCDE/LEED sur les innovations sociales à l’OCDE (Paris). Selon elle, les organisations de l'économie sociale et solidaire ont fait preuve de résilience pendant la pandémie. Grâce à leur ancrage local, elles ont pu mieux comprendre leurs besoins.
« Cette crise a mis encore plus en lumière le rôle de l'économie sociale et solidaire », a-t-elle ajouté. « Le rôle de l’ESS est d'inspirer et de transformer la société en créant des modèles plus innovants et plus durables. »
Ulla Engelmann, cheffe de l’unité sur les technologies avancées, les clusters, l’économie sociale de la direction générale du marché intérieur, de l'industrie, de l'entrepreneuriat et des PME de la Commission européenne, a également souligné que l'économie sociale et solidaire jouait un rôle crucial face à cette crise mondiale.
« L’économie sociale et solidaire contribue à créer de la valeur économique en répondant aux besoins sociétaux », a déclaré Andrea Agostinucci, conseillère sur le développement économique local de l’Initiative mondiale ART du PNUD. « Leur efficience, leur équité et leur équilibre ont permis aux acteurs de l’ESS de faire davantage preuve de résilience face aux répercussions du Covid-19. »
Le Forum Mondial de l’Économie Sociale s’est déroulé pour la première fois en Amérique latine. Les éditions précédentes ont été organisées à Séoul en Corée du Sud (GSEF2013 et GSEF2014), à Montréal au Canada (GSEF2016) et à Bilbao en Espagne (GSEF2018).
« Nous bâtissons ce collectif en partageant nos visions autour d'un monde meilleur, car ensemble, nous pouvons aller plus loin », a conclu Laurence Kwark, secrétaire générale du Forum Mondial de l’Économie Sociale.